« L’image qu’on a de ce sport, ce sont des Américains bodybuildés en train de courir vite, de sauter haut et de soulever des poids lourds, mais cela ne représente que 1 % des pratiquants. Il y a 13 000 clubs dans le monde et 200 00 adhérents en France », relève Maxime Guyon, 43 ans, à la carrure impressionnante et auréolé d’un titre de champion du monde de Crossfit Master 40-44 décroché fin juillet à Madison, dans le Wisconsin.
C’est la première fois qu’un Français remporte ce titre en individuel et c’était aussi sa première participation à cette finale du championnat du monde. « J’avais gagné les plus grandes compétitions européennes sans arriver à me qualifier à cette finale, en partie parce que je n’avais pas le matériel pour m’entraîner dans des salles de gym traditionnelles », précise le sportif d’origine rennaise, qui vient de s’installer avec sa famille à Pont-l’Abbé (29), pour la qualité de vie.
C’est un sport qui fait intervenir différentes qualités sportives et mentales : l’endurance, la force, l’explosivité, l’équilibre, le dépassement de soi et la résilience
Il a découvert la discipline il y a cinq ans et s’entraîne désormais au club de Crossfit de Quimper. « C’est un sport qui fait intervenir différentes qualités sportives et mentales : l’endurance, la force, l’explosivité, l’équilibre, le dépassement de soi et la résilience. Le but est d’être meilleur que soi-même, on ne se compare pas aux autres », décrit-il.
Ce sport a vu le jour dans les années 70, aux États-Unis. Il est au programme de la préparation des militaires et même des sportifs de haut niveau, mais a aussi été développé pour augmenter des performances physiques utiles dans la vie quotidienne. Lors des trois journées de compétition, du 27 au 29 juillet dernier, il y avait trois épreuves par jour. « L’intérêt, c’est qu’elles sont données au dernier moment et c’est à nous de nous adapter à l’imprévu », apprécie Maxime Guyon.
Dans sa catégorie, sur 20 000 candidats, 20 ont été sélectionnés, dont une majorité d’Américains. « J’ai gardé de bons contacts avec certains d’entre eux, car quand les barrières tombent après l‘effort, cela crée des liens forts. C’est ultra-complet et on finit rincés », précise celui qui a opéré un virage professionnel après 21 ans dans la gendarmerie.
Solidarité, entraide et dépassement de soi sont des valeurs que Maxime Guyon retrouve dans le Crossfit et qu’il souhaite transmettre aux plus jeunes.
Si son ambition est de défendre son titre l’an prochain, Maxime Guyon s’est aussi fixé comme objectif de participer à une belle compétition de mi-saison en janvier à Miami et est à la recherche de partenaires pour le soutenir. Il s’attache, par ailleurs, à transmettre les valeurs de solidarité, d’entraide et de dépassement de soi qu’il trouve dans ce sport. « J’aide un ami à monter une école de la deuxième chance dans la région lorientaise pour des jeunes en rupture scolaire et sociétale. Elle devrait ouvrir début novembre avec douze jeunes et on est en train de passer les entretiens de recrutement », décrit Maxime Guyon.
Un projet dans lequel il s’investit en apportant ses compétences, l’idée étant d’animer des bootcamps selon une méthode d’entraînement naturelle créée par Georges Hébert, ancien officier de marine. « Mes interventions seront pour le moment ponctuelles mais il est important de faire comprendre à ces jeunes que seul on va vite, mais qu’ensemble on va plus loin », conclut-il.
Source : Le Télégramme - Delphine Tanguy le 15/09/2021
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